Interaction ou force forte

L'interaction forte, ou force forte (appelée quelquefois force de couleur), est, avec la force de gravitation, la force électromagnétique, et l'interaction faible, une des quatre interactions essentielles de la physique.



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Théorie quantique des champs - Physique quantique - Chromodynamique quantique - Physique des particules

L'interaction forte, ou force forte (appelée quelquefois force de couleur), est, avec la force de gravitation, la force électromagnétique, et l'interaction faible, une des quatre interactions essentielles de la physique. Seuls les quarks et les antiquarks sont affectés par cette force qui est portée par des bosons appelées gluons (de la même façon que la force électromagnétique est portée par les photons). Cette force forte maintient les quarks ensemble pour former les baryons, tels que les protons ou les neutrons et pour former les mésons, tels les pions ou les kaons. Tous les ensembles de quarks (i. e. les baryons et les mésons) sont appelés hadrons.

Un effet dérivé de la force forte est responsable de la cohésion des nucléons (protons et neutrons) au sein du noyau de l'atome (voir force nucléaire).

Historique

Jusque dans les années 70 les protons et neutrons étaient reconnus comme les particules élémentaires et l'expression interaction forte désignait ce qu'on nomme actuellement la force nucléaire ou encore interaction forte résiduelle. On observait une force responsable de la cohésion du noyau atomique, en étant capable de surpasser la répulsion électrique entre protons. Elle tire son nom de ce fort effet à courte distance.
Après la découverte des quarks, les scientifiques se sont rendu compte que cette force entre nucléons à moyenne distance n'était en réalité que le reflet de l'interaction entre les quarks (qui forment les protons) et les gluons, agissant au sein des protons eux-mêmes. L'ancienne notion a par conséquent été remplacée par celle d'interaction forte résiduelle, et la « nouvelle » interaction appelée force de couleur ou tout simplement interaction forte.

Principes de base

La théorie qui décrit cette interaction forte est la chromodynamique quantique, aussi appelée par son acronyme anglais QCD (Quantum ChromoDynamics). D'après cette théorie, chaque quark porte une charge de couleur[1] qui peut être de trois sortes : « bleue », « verte » ou « rouge ». Ces « couleurs » ne sont que des noms et n'ont rien à voir avec les couleurs au sens habituel. Les antiquarks de leur côté portent une charge « antibleue » (nommée aussi jaune, et équivalente à vert+rouge), « antiverte » (nommée aussi magenta = bleu+rouge) ou « antirouge » (nommée aussi cyan = bleu+vert). Un hadron ne peut exister que si sa couleur totale est neutre ou « blanche » (ce qu'on nomme aussi un singulet de couleur). Ainsi un méson est composé d'une paire quark-antiquark qui ne peut être qu'une combinaison symétrique de « bleue » – « antibleue », « verte » – « antiverte » et « rouge » – « antirouge ». De même un baryon est formé de trois quarks (ou trois antiquarks) qui devront porter chacun une couleur différente « bleue », « verte » et « rouge » (ou « antibleu », « antiverte » et « antirouge »), la somme des trois couleurs étant neutre.

Les gluons, intermédiaires de l'interaction forte, portent pour leur part à la fois une couleur et une anti-couleur (par exemple, bleu-antirouge, ou vert-antibleu). Il y a 9 possibilités d'associations de couleur-anticouleur mais uniquement 8 gluons, pour des raisons mathématiques liées à la symétrie de jauge SU (3) à la base de la chromodynamique quantique (très brièvement, la combinaison linéaire bleu-antibleu + vert-antivert + rouge-antirouge est complètement neutre et ne correspond pas à un gluon). L'interaction d'un gluon avec un quark peut modifier la couleur de ce dernier  : un gluon bleu-antirouge absorbé par un quark rouge va le transformer en quark bleu ; ou encore un quark vert pourra émettre un gluon vert-antirouge en devenant rouge. Une conséquence de ce mécanisme est que la charge de couleur d'un quark donné va changer de manière continuelle par échange de gluons avec ses voisins, mais la charge totale d'un système isolé de particules sera conservée au cours du temps. Ainsi la paire quark-antiquark d'un méson passe constamment de rouge-antirouge à vert-antivert (par échange d'un gluon rouge-antivert), et bleu-antibleu, etc., seule la somme des couleurs reste neutre.

Une caractéristique spécifique de l'interaction forte est qu'elle agit aussi sur ses propres particules vecteurs, c'est-à-dire les gluons, du fait de leur charge de couleur. Par exemple, un gluon vert-antirouge peut absorber un gluon bleu-antivert pour se transformer en bleu-antirouge. Ce phénomène est marginal dans le cas des autres interactions essentielles  : le photon, par exemple, n'est pas chargé électriquement (en fait l'interaction faible présente une caractéristique semblable, de par la charge des W+ et W, mais les conséquences sur cette interaction sont négligeables). Pour l'interaction forte, cette caractéristique a pour conséquence une portée très réduite de cette force, de l'ordre du diamètre d'un hadron (∼ 1 fm). Une autre conséquence est que la force entre deux quarks est à peu près constante, à la différence des autres interactions où la force est proportionnelle à l'inverse du carré de la distance. Si on cherche à séparer deux quarks, on devra par conséquent dépenser une énergie de plus en plus grande au fur et à mesure que la distance augmentera. À un moment, on aura apporté assez d'énergie pour créer de nouveaux quarks ou antiquarks qui vont s'associer aux quarks initiaux pour créer de nouveaux hadrons.

Ceci explique le fait qu'on ne peut pas observer un quark seul, toute tentative pour isoler un quark (ou un gluon) amène à la création de nouveaux quarks qui vont former un hadron avec le premier. Ce phénomène est appelé confinement. Parallèlement à ceci, deux quarks très proches ne vont presque pas interagir entre-eux et seront libres (comme les deux bouts d'un ressort détendu), c'est ce qu'on nomme la liberté asymptotique.

Voir aussi

Documentation externe

Notes et références

  1. La racine du mot grec chroma qui veut dire couleur, explique l'étymologie du terme chromodynamique quantique


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La version présentée ici à été extraite depuis cette source le 17/11/2008.
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